Les cantonniers des routes – Une histoire d’émancipation

Le cantonnier a disparu de nos routes,

remplacé par l’agent d’entretien dans son flamboyant véhicule de service. Peu se rappellent encore ces êtres solitaires, taiseux et pauvrement vêtus, faucardant les fossés pour faire s’écouler les eaux, comblant les nids-de-poule avec du bitume et des gravillons, trainant derrière eux leur « point-à-temps », curant les flaches, damant les aspérités de la route du matin jusqu’au soir. André Dhôtel avait écrit quelque part qu’une route, a fortiori une route départementale ou un chemin vicinal, avait beau être un lieu déshérité entre tous, jamais on ne manquait d’y voir un cantonnier à son labeur. Il y avait une étrange poésie dans ces présences. Elles semblaient faire partie du paysage, s’y fondre en y bougeant sans cesse. Où que l’on portait son regard dans les vastes campagnes françaises, on ne tardait à y déceler un cantonnier ou deux, petits points noirs qui évoluaient doucement le long des voies, quelles que soient les saisons ou les aléas de la météo. Mais de même qu’on ne les voit plus guère depuis près d’un demi-siècle, il ne viendrait plus à l’idée de personne de fouler à pied ces chemins qui mènent nulle part. Aussi le cantonnier a-t-il disparu, presque sans laisser de traces ; presque, puisque c’est à son histoire qu’est consacré l’ouvrage de Denis Glasson, qui rapporte avec une diligence toute particulière la mémoire d’un petit peuple sans nom dont la sociographie n’avait pas été faite jusque-là. Ce livre est exemplaire car il réunit avec une acribie (et une tendresse) d’historien une somme d’archives tout à fait considérable, couvrant les débuts de cette profession, son apogée dans les années 1920 et jusqu’à son déclin dans les années 1950.

Denis Glasson, Les cantonniers des routes. Une histoire d’émancipation, L’Harmattan, 2014, 365 p., préf. André Guillerme

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